Pourquoi mon chien présente t-il des problèmes de comportement ?

Votre chien présente des « problèmes de comportement », et vous aimeriez mieux comprendre l’origine de ces comportements. Dans cet article, nous verrons ensemble les facteurs qui peuvent amener au développement de ces comportements indésirables, et quand il est important de s’en inquiéter.

  1. Qu’est-ce qu’un « problème de comportement » ?

Un « problème de comportement » est un terme commun qui désigne un comportement indésirable de la part du chien. Tout comportement, selon le contexte où il s’exprime et/ou son intensité, peut être considéré comme un problème de comportement. Par exemple, il est tout à fait adapté pour un chien de protection des troupeaux d’aboyer lorsqu’un individu s’approche du troupeau et constitue selon lui une menace. En revanche, ces aboiements pourraient devenir indésirables dans un autre contexte, par exemple s’il aboie en appartement lorsque les voisins passent dans le couloir ou lorsqu’il entend l’ascenseur. Il s’agit pourtant là du même individu et du même comportement, mais dans un contexte différent.

Un « problème de comportement » peut causer de la souffrance (généralement émotionnelle, mais parfois aussi physique) au chien, et/ou à son humain. Il existe une infinité de comportements que l’on peut qualifier de problématiques en fonction du contexte et de l’intensité, voici quelques exemples en fonction de leur classification :

  • les comportements de protection (aboiements quand quelqu’un passe devant la maison, dans le couloir, lorsque l’on s’approche de ses ressources (nourriture, jouet, canapé, etc.)
  • les comportements d’agression envers les humains, les congénères ou les autres animaux
  • une mauvaise gestion des émotions (stress, excitation, frustration, colère), pouvant amener à des comportements imprévisibles ou dangereux comme une absence d’auto-contrôles, des sauts, morsures, etc.
  • les comportements indésirables liés à la solitude (aboiements, destructions, etc.)
  • les comportements indésirables liés à l’ennui (recherches d’attention, destructions, etc.)
  • les comportements de prédation (chasse en forêt, poursuite des chats, etc.)
  • les comportements stéréotypés, sans but ni fonction évidente (poursuivre les voitures, chasser les ombres, tourner sur soi-même, etc.) ou d’auto-mutilation (s’arracher les poils, se lécher les pattes, etc.)

2. Quelles sont les origines d’un problème de comportement ?

Il est souvent difficile d’identifier l’origine d’un comportement indésirable et celle-ci est souvent multi-factorielle. Cependant, on sait que peuvent influencer :

  • les tendances génétiques de la race et du chien, son tempérament et ses réactions face au danger (« fight, flight, freeze » en anglais, « agression, fuite ou tétanie » en français). Les chiens ne sont pas des « pages blanches » mais portent la génétique de leur race (ou de leur croisement), qui chacune a ses propres tendances comportementales. A cela s’ajoute l’individu lui-même, son tempérament, sa résilience, et sa réaction privilégiée lorsqu’il se sent en danger
  • son historique : ses expériences négatives et positives dans des contextes similaires ou ressemblants. Par exemple, si un chien a pris peur dans la voiture plus jeune ou qu’il a été malade, il a probablement créé une association négative avec cette situation
  • un manque de socialisation ou une socialisation mal faite (avec les congénères) et/ou de familiarisation (avec l’environnement, les humains, et les autres espèces) pendant la période de socialisation (jusqu’à 16 semaines environ de la vie du chiot)
  • un « mauvais apprentissage » qui a été renforcé (volontairement ou non) : le chien apprend par associations, ainsi, si un comportement lui apporte satisfaction, il sera plus susceptible d’être reproduit (et inversement). Il va donc répéter ce qui marche pour lui (et qui n’est pas toujours souhaité par l’humain). Par exemple, si un chien a appris que détruire le canapé lui permettait d’apaiser son stress lorsqu’il est laissé seul à la maison, il va probablement reproduire ce comportement.

Quelle que soit l’origine du comportement indésirable, il est important de comprendre la motivation du chien à produire ce comportement, car c’est cette compréhension qui permettra de mettre en place un protocole de modification comportementale adapté et donc efficace.

3. Comment agir pour faire face à un problème de comportement ?

Si vous faites face à un (ou plusieurs) problème(s) de comportement avec votre chien, il est alors important d’agir rapidement en vous faisant accompagner par un éducateur canin formé en comportement (et dont les méthodes sont en accord avec vos valeurs). En effet, plus vite vous agissez, moins le comportement problématique a le temps de s’installer et de se renforcer (et donc plus il sera facile de faire « marche arrière »). Un éducateur comportementaliste compétent pourra alors vous aider à mettre en place un processus de modification comportementale (plus communément appelé « rééducation ») grâce à un protocole adapté à vos besoins. Pour en savoir plus sur la rééducation comportementale, consultez cet article.

Le choix de la méthode et des conseils que l’on va vous donner est également primordial. Il existe divers courants en éducation canine et de nombreuses méthodes parfois diamétralement opposées (vous pouvez retrouver un aperçu des différents courants d’éducation canine en consultant cet article). La plupart des méthodes populaires que l’on peut trouver sur les réseaux sociaux et promettant des changements drastiques en très peu de temps sont rarement (pour ne pas dire jamais) respectueuses de l’émotionnel du chien. En apparence, le comportement semble changé, mais en réalité le chien est souvent inhibé et n’ose plus réagir parce qu’il a été puni. En bref, son comportement change, mais son émotionnel vis-à-vis du déclencheur et son niveau de stress ne s’améliorent pas, voire s’empirent, c’est pourquoi il est dangereux d’essayer de rééduquer votre chien par vous-même sans connaissances pointues des différentes méthodes et des lois qui régissent l’apprentissage. En vous trompant, vous pouvez empirer la situation et créer des traumatismes à long-terme chez votre chien, mieux vaut donc se faire accompagner dès le début par un éducateur en qui vous avez confiance et dont les méthodes sont en accord avec vos valeurs. Ici, on n’utilisera jamais la peur ou la force pour obtenir un comportement de la part du chien, mais uniquement sa motivation. Nous travaillerons toujours de manière à respecter sa zone de confort afin de respecter son état émotionnel.

4. Conclusion

Comme nous l’avons vu, il existe de nombreux comportements que l’on peut qualifier de « problématiques » en fonction du contexte dans lequel ils s’expriment (lorsque le contexte n’est pas adapté) et de l’intensité du comportement.

Tous les chiens ne sont pas égaux et n’ont pas les mêmes probabilités de présenter tel ou tel (problème de) comportement. Chaque chien a sa propre génétique, son tempérament, ses propres apprentissages et expériences.

En cas de problème de comportement, il est toujours préférable d’agir le plus rapidement possible en faisant appel à un éducateur canin formé en comportement et surtout, dont les méthodes sont en accord avec vos valeurs.

Votre chien présente un (des) problème(s) de comportement ?